22.12.09

LANGAGE PICTURAL DE L'ICÔNE



Vierge du Don "Umilyenye",
selon le prototype de Théophane le Grec,1392

De tout temps, on a attribué aux icônes le pouvoir de faire des miracles de libération et de guérison. Des représentations de la Vierge Marie et de saints sur fond doré attirent notre attention sur l'existence d'une réalité spirituelle supraterrestre. Les peintres évitaient de représenter tout ce qui pouvait évoquer l'idée de spatialité et de temporalité, respectant des types picturaux définis, transmis des siècles durant dans des manuels à l'usage des artistes afin que le croyant, quel que soit l'endroit où il se trouvait, comprenne immédiatement le langage pictural de l'icône qu'il contemplait. Les icônes, fidèles à des critères esthétiques consacrés par la tradition, représentent des figures privées d’individualité rappelant ainsi leur statut d’image ACHEIROPOIETOS ("qui n’est pas faite de la main de l’homme ").
Et pourtant aucune icône n'est tout à fait identique à une autre.
L'icône n'est pas une peinture, mais une écriture sacrée. On écrit une icône. L'icône n'est que rarement signée : elle appartient à Dieu, puisque la main de l'homme la réalise "sous l'inspiration de Dieu ou du saint représenté". St Jean Damascène, à qui l’on doit la rédaction de trois traités sur les images sacrées en 730, nous dit d’ailleurs qu’"elles renferment un mystère et, comme un sacrement, sont porteuses d’énergie et de grâces ".
L'écriture d'icône était, a toujours été considérée comme "un cheminement vers la perfection" et s'accompagne d'un certain rituel. C'était la principale occupation des monastères où le silence est de rigueur. L'icône est plus qu'un simple objet de culte, c'est une fenêtre sur l'autre monde.
Selon le théologien et iconographe Ouspenski, "elle ouvre une vision immense qui embrasse le passé et l'avenir dans un présent constant".

Nigel Cawthorne –SOLAR (en ligne)

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