16.12.10

CARÊME DE L'AVENT



"Vierge du Signe" contemporaine,
caractéristique des icônes mariales de l'Avent


Le Carême est le moment de la recherche du sens, du sens de la vie professionnelle, considérée en termes de vocation ; du sens de ma relation aux autres, du sens de l'amitié, du sens de ma responsabilité. Il n'y a aucun métier, aucune vocation qui ne puissent être "transformés", ne fut-ce qu'un peu, en termes non de plus grande efficacité ou de meilleure organisation, mais en termes de valeur humaine.
C'est un même effort d'intériorisation de toutes nos relations qui nous est demandé ici, du fait que nous sommes des êtres libres, devenus (sans le savoir, bien souvent) prisonniers de systèmes qui déshumanisent progressivement le monde. Et notre foi ne peut avoir un sens que si elle est mise en rapport avec la vie dans toute sa complexité. Une multitude de gens pensent que les changements nécessaires ne viennent que de l’extérieur, des révolutions et des modifications des conditions extérieures. À nous, chrétiens, de prouver qu'en réalité tout vient de l'intérieur, de la foi et de la vie selon la foi .
Si donc le Carême est pour l'homme une redécouverte de sa foi, il est aussi pour lui une redécouverte de la vie, de son sens divin et de sa profondeur sacrée. C'est en nous abstenant de la nourriture que nous redécouvrons sa douceur et que nous réapprenons à la recevoir de Dieu avec joie et gratitude. C'est en réduisant la musique et les divertissements, les conversations et les entretiens superficiels, que nous redécouvrons la valeur dernière des relations humaines, du travail de homme et de son art. Et nous redécouvrons tout ceci tout simplement parce que nous redécouvrons Dieu lui-même, parce que nous retournons à lui, et, en lui, à tout ce qu'il nous a donné, dans sa miséricorde et son amour infinis.

Alexandre Schmemann (1921-1983), prêtre orthodoxe, théologien, enseignant, prédicateur,
in "Le Grand Carême : Ascèse et Liturgie dans l’Église orthodoxe" (extraits)

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