Les Byzantins ne demandent pas aux images pieuses de représenter des phénomènes, instables et mouvants, ils s’intéressent aux essences, immuables et éternelles, qui sont leur raison d’être. (On retrouve ici les idées de Platon.) Ces archétypes ne peuvent être figurés que détachés de la pesanteur, et presque de la matière, puisqu’ils ne peuvent évoluer que dans un monde hors de l’espace et du temps.(...)
Ainsi, dans les icônes les personnages sacrés se présentent frontalement, immobiles, presque sans corps, celui-ci étant caché dans les innombrables plis du vêtement, et avec des visages dont les yeux – miroirs de l’âme, seuls capables d’exprimer l’aspiration à une haute spiritualité, sont agrandis, fixes et soulignés par le contour. Quant au temps, il est également nié par le fond d’or, lumière absolue qui ne change jamais d’intensité.
Tania Vermans, directeur de recherche sur l'art byzantin au CNRS
in „Les premières icônes“

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