18.4.10

L'APPARITION: VISION DE L'INVISIBLE



Triptyque de Khakhuli, 10°s., 
Tbilissi, Géorgie
Volet central: Déisis


L’icône , dans la valeur nouvelle que lui accordent les chrétiens, en proposant l’image de la personne intérieure, la seule qui soit à l’image de Dieu, montre un portrait et désigne en même temps la présence de quelque chose d’autre, inatteignable, invisible, indicible, irreprésentable. Autrement dit, l’icône s’efforce de suivre le destin historial du modèle représenté en proposant sa visibilité d’image puis, par transfert, son invisibilité dans une vision qui se situe d’ores et déjà sur le plan d’une pure apparition.
L’icône de la Vierge ou d’un saint est l'icône non de son apparence mais de son destin, de sa mort dans la foi, bref, dans ce qui n’est pas entièrement représentable tel quel. Une vraie icône est plus qu’un masque „pris sur le vif“, elle se fait puissance de visibilité de l’invisible.

Anca Vasiliu, Professeur de philosophie à la faculté de Nanterre (92), in
„Le visible, l’image et l’icône au début de l’ère chrétienne“

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