11.11.10

L'ICÔNE N'EST PAS UN TABLEAU




La Toute-Sainte, détail, fin13°-début14° s.
Mont Athos, Grèce


Si tu as vécu avec elle et si tu as prié devant une icône, tu sais qu'elle est vraiment un lieu de présence. Tu sais qu'elle nous introduit librement dans la rencontre avec celui ou celle qui y est représenté. Tu sais cela sans savoir comment tu le sais. Il y a un seuil au-delà duquel toute question devient vaine et tout discours stérile. Aussi ne te faut-il pas comprendre autrement qu'en priant et en vivant.
(...) Cette réalité n'est pas perceptible immédiatement. Il faut beaucoup de temps. Tout est dit avec tellement de douceur. Avec une grande sobriété aussi, qui est absence d'emphase et de sentimentalisme.

Se laisser rencontrer, accueillir par l'icône.
Nous ne sommes pas compétents en matière de vie. Même peut-être très incompétents. C'est quand nous savons cela que nous sommes prêts à être vus plutôt que de regarder. A écouter plutôt que de parler. A nous humilier plutôt que de savoir et de juger. Tu m'as parlé un jour d'une tristesse dans le regard de la Mère de Dieu. Ne sais-tu pas que sur les icônes, tous les Saints pleurent de joie ? Larmes du repentir et de joie du Salut. Contemple longtemps ce visage et porte ce regard en toi, et porte-le sur les êtres et les choses tout au long de ta route.

Bernard Frinking, laïc orthodoxe, iconographe, Cavillargues (30)
in "L'unité des chrétiens, n°2" (extraits)

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