5.4.11

LE CHRISTIANISME ÉTHIOPIEN



Fête copte de la "Sainte Lumière de la Résurrection"
Chapelle du Saint-Sépulcre, Jérusalem
Photo: "panorama" avril 2011


1959 représente une date clef dans l'histoire de l'Eglise éthiopienne. En effet, l'Ethiopie fut un simple diocèse rattaché au patriarcat d'Alexandrie jusqu'à cette date et, donc, théoriquement, l'Eglise éthiopienne à proprement parler n'existait pas. Les autorités ecclésiastiques du pays n'étaient supposées être qu'un appendice de l'Eglise copte, se référant aux mêmes textes, présentant le même visage et les mêmes réalités religieuses que son aînée. Le seul évêque de l'Ethiopie était un Egyptien nommé par le patriarche d'Alexandrie et envoyé dans le pays afin d'assurer son rôle de transmetteur du sacré : il ordonnait les prêtres éthiopiens et il sacrait le négus, l'empereur d'Ethiopie. Théoriquement donc, le clergé éthiopien représentait l'Eglise copte dans ce lointain diocèse, sans avoir une existence propre. La réalité historique et religieuse était tout à fait différente. Du fait de son éloignement des autres pays chrétiens du Proche-Orient et de son isolement dû à la poussée musulmane, l'Ethiopie développa un christianisme original, nourri par sa propre histoire. Ce particularisme éthiopien, sur le plan religieux, prit toute son ampleur lors de la décision du patriarcat d'Alexandrie en 1959, sur les demandes répétées des autorités ecclésiastiques éthiopiennes depuis plus d'un siècle, d'accorder le droit à l'Ethiopie d'élire son propre patriarche et, ainsi, d'accéder à l'autocéphalie, autrement dit à l'indépendance religieuse.

Stéphane Ancel, chercheur à l'Institut des Langues et Civilisations Orientales 
et au Centre français des études éthiopiennes
Wikipedia, en ligne

Aucun commentaire: