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| Église de Tokali Kilise, 10-11°s., Cappadoce, Turquie |
La grande création liturgique byzantine s'est arrêtée au 8° siècle. Sous les Macédoniens, de 867 à 1056, on ne crée plus - sinon dans le domaine musical. Par contre dans le domaine iconographique, il s'agit d'appliquer la doctrine de l'image explicitée par le septième concile oecuménique de Nicée, en 787. C'est alors que se fixe l'ordonnance classique de la décoration d'une église. À la coupole, symbole du ciel, apparaît le Christ Pantocrator, entouré des armées évangéliques. Dans l'abside la Vierge orante, symbole de l'Église. Ce décor très sobre, schématisation extrême de l'économie du salut, s'enrichit bientôt d'un cycle liturgique qui s'épanouit au 11° siècle dans de magnifiques ensembles. Sur les murs du transept et de la nef sont représentées "les Douze" (les douze principales fêtes de l'année liturgique).
Cet art marque l'âge d'or de la mosaïque murale, matière coûteuse dont l'usage souligne la prospérité de l'empire, et qui, surtout, par son incorporation de la lumière dans la densité, exprime à merveille un hiératisme de la transfiguration.
À la fin du 11° siècle, sous la dynastie des Comnènes, 1081-1185, l'accent sur le côté personnel, subjectif, plus intense, de la rencontre avec le Christ se marque toujours d'avantage dans l'art sacré. L'ornementation extérieure devient d'une grande richesse, avec l'assemblage polychrome des briques et des pierres et la "science asymétrique" appliquée à l'architecture. Rien de pittoresque pourtant, car tout se résout en adoration, mais l'expression de la vie multiforme du Saint-Esprit.
in "L'essor du christianisme oriental" éd. Desclée de Brouwer
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