Au moment de dire "Notre Père qui es aux cieux", la liturgie invoque Celui qui est au-dessus des cieux. De même l'icône introduit à ce qui est au-dessus de l'icône.
Le monde, coupé de sa racine céleste et iconique, est inexistant. Seul le néant n'est icône de rien, vacuité métaphysique absolue. Par contre, toute l'existence visible est "image faite de la main de Dieu", et qui raconte ses mirabilia. De même que la psychologie est inexistante sans l'âme et pose l'évidence de celle-ci, de même que toute liturgie, toute invocation au Saint-Esprit, est déjà la réponse de Dieu et la manifestation de sa Présence, de même l'icône est évidence éclatante du Royaume.
L'évidence ou la certitude vient de la révélation. Pour tout esprit attentif, la présence de Dieu précède toute question et par cela la supprime. C'est pourquoi l'Évangile ne cesse de dire: " Celui qui a des oreilles, qu'il entende", ce qui suppose tout aussi sûrement: "Celui qui a des yeux, qu'il voie." L'évidence est la lumière aveuglante venant de Celui qui est là et c'est l'évidence de l'icône. Elle ne fait pas que refléter; Nom dessiné, elle le prononce, elle évoque et invoque et s'offre en lieu où la Beauté divine descend et d'où elle vient à notre rencontre.
in "La Théologie de l'icône - L'apophase*" éd. Desclée de Brouwer
* Négation de tout discours sur Dieu, puisque le sujet de ce discours est intraduisible en mots ou en pensée.

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