4.8.11

LA MOSAÏQUE BYZANTINE



L'empereur byzantin Léon VI est prosterné aux pieds du Christ, 
Mosaïque du 9° s., Hagia Sophia, Istanbul



Le texte de l'hymne syriaque d'Édesse, capitale de la Macédoine grecque, vante l'or des mosaïques qui décorent la coupole de la cathédrale comme le font les étoiles au ciel. De même, dans la cathédrale Sainte Sophie (Hagia Sophia) à Constantinople, les mosaïques sur fond d'or semblent avoir été omniprésentes.
La culture classique avait en général privilégié la statue, la fresque ne s'étant répandue qu'à la fin de la période hellénistique et à l'époque romaine.
L'art des mosaïques murales s'est ensuite propagé jusqu'à devenir  le moyen d'expression privilégié du monde chrétien . Ces mosaïques témoignent de l'orientalisation de la pensée et du sens esthétique. Depuis toujours les peuples sémites et araméens ont manifesté une aversion contre les statues, s'appuyant sans doute sur le deuxième commandement du Décalogue, l'interdiction des images. Exode. 20:4-6; Deut. 5:8-10. (C'est sur cette conception qu'allait s'appuyer la thèse des iconoclastes pour bannir toute forme de vénération des images religieuses).
(...)
Le fond doré qui s'est imposé sur les mosaïques religieuses byzantines marque une profonde révolution dans l'iconographie. Se détachant du fond presque aveuglant qui évoque la lumière de la grâce plutôt que celle du soleil, les personnes représentées apparaissent dans un univers à la fois abstrait, immatériel, intemporel et vide, tout cela tendant à les projeter dans la toute-puissance et l'éclat de l'éternité. 

Henri Stierlin, historien de l'art
in "L'Orient byzantin", éd. Office du Livre

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