20.7.12

ICONOGRAPHIE DES SAINTS



Saint Pierre,  6°-7° s.,
monastère Ste-Catherine, Sinaï 

L'exécution de l'icône d'un saint couronne l'affirmation de son culte.  [...]  Une telle icône a une fonction de médiation: elle doit établir un lien mystique entre les fidèles et le saint archétype. Pour atteindre à cette identité, l'image du saint doit être fidèle, c'est-à-dire correspondre aux données qui ont été conservées dans les Saintes Écritures ou dans la littérature hagiographique; elle doit être facilement identifiable et posséder des traits distinctifs bien caractérisés. C'est pourquoi l'icône de chaque saint suit toujours une historiographie fixe, universellement acceptée dans tous les pays de la Chrétienté. On crée donc essentiellement des portraits où le saint peut être, sur la base de [sa physionomie], mais aussi au moyen des vêtements et des attributs, compté dans les rangs des apôtres, des martyrs, des hiérarques de l'Église, des moines, des thaumaturges, des ermites, etc. Les représentants les plus illustres sont aussi individuellement caractérisés physiquement par l'ovale du visage, la couleur et la coiffure des cheveux, la forme de la barbe.  Ainsi saint George est toujours jeune au visage rond et imberbe, saint Jean Chrysostome a le front haut, une calvitie naissante, une barbe courte et en pointe.
Une des plus anciennes icônes byzantines est l'image en buste du grand apôtre Pierre (image ci-dessus). Dans sa main droite, il tient les clefs, en mémoire des paroles que le Christ lui a adressées (Mt 16, 19) et, dans sa main gauche, un bâton doré avec la croix, interprété comme le symbole de l'autorité du pasteur d'âmes. la figure de Pierre correspond avec précision aux descriptions anciennes des traits de l'apôtre: " De taille moyenne, la tête à demi chauve, le teint clair et la face pâle, les yeux sombres comme le vin, les cheveux et la barbe complètement gris,  le nez grand, les sourcils réunis; il se tient droit, avec une expression profonde, vive au point de sembler irritée, mobile et témoignant d'une grande maîtrise de soi; l'Esprit Saint parle par ses lèvres."  (Chronique de l'auteur byzantin Jean Malala, 6ème siècle).

Elka Bakalova et Streten Petkovic'
in "L'Iconographie byzantine", éd. Hazan

Aucun commentaire: