6.12.12

LA LUMIÈRE QUI ME CONDUIT






Nous savons l'amour que tu nous as donné, sans limite, inexprimable, que rien ne peut contenir ; il est lumière, lumière inaccessible, lumière qui agit en tout... Que ne fait-elle pas, en effet, cette lumière, et que n'est-elle pas ? Elle est charme et joie, douceur et paix, miséricorde sans compter, abîme de compassion. Quand je la possède, je ne la remarque pas ; je la vois seulement lorsqu'elle s'en va ; je me précipite pour la saisir, et elle s'envole tout entière. Je ne sais que faire et j'épuise mes forces. J'apprends à demander et à chercher avec larmes en grande humilité, et à ne pas considérer comme possible ce qui dépasse la nature, ni comme l'effet de ma puissance ou de l'effort humain, ce qui vient de la compassion de Dieu et de sa miséricorde infinie...
Cette lumière nous conduit par la main, nous fortifie, nous enseigne, se montrant et puis fuyant lorsque nous avons besoin d'elle. Ce n'est pas quand nous le voulons, mais c'est lorsque nous sommes dans l'embarras et complètement épuisés qu'elle vient à notre secours. Elle apparaît de loin et me donne de la ressentir dans mon cœur. Je crie à m'en étrangler tant je veux la saisir, mais tout est nuit, et vides sont mes pauvres mains. J'oublie tout, je m'assieds et je pleure, désespérant de la voir ainsi une autre fois. Quand j'ai bien pleuré et consenti à m'arrêter, alors, venue mystérieusement, elle me prend la tête, et je fonds en larmes sans savoir qui est là illuminant mon esprit d'une très douce lumière.

Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022), moine grec, saint des Églises orthodoxes
Hymne 18 

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