Nativité, icône des Douze grandes Fêtes
Monastère Sainte-Catherine, Mt. Sinaï
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En ayant mis au monde le Sauveur du monde, notre Dieu et Sauveur Jésus
Christ, la sainte Vierge est non seulement devenue plus glorieuse que tous les
hommes, mais plus vénérable que tous les séraphins, et plus bienheureuse que
les chérubins. Ceci ne signifie cependant pas qu'elle ait été complètement
étrangère au péché, et immaculée dès sa conception dans le sein de sa mère,
sainte Anne. [...] En vérité, depuis la plus haute antiquité, l'Église
orthodoxe, dans ses livres de prières, appelle la sainte Mère de Dieu:
toute-sainte, toute-pure, bienheureuse, toute-glorieuse, toute-immaculée, en
lui attribuant ainsi de manière superlative tout ce qui est excellent, saint,
pur et bon. Mais tout ceci l'Église orthodoxe ne le déduit pas d'une absence du
péché des aïeux en la sainte Vierge, mais de l'absence de péché personnel.
[...]
Ayant passé son enfance dans le temple de Dieu, la vierge sainte, selon
l'enseignement de nos Pères, a dû lutter jusqu'à la conception du Sauveur pour
être sans péché personnel. Remplie de l'Esprit Saint comme un olivier qui porte
fruit, dit saint Jean Damascène à propos de la sainte Vierge, elle devint la
source de chaque vertu, en éloignant son esprit de tout désir du monde et de la
chair, et en conservant ainsi son âme et son corps dans la virginité, comme il
convient à celle qui devait recevoir Dieu en son sein ; en effet, le Saint
repose dans le lieu saint. Et ainsi elle aspire à la sainteté et se révèle
comme le temple saint et admirable de Dieu très haut.
L'église orthodoxe, en reconnaissant la sainte Vierge comme son cœur,
interprète dans son inspiration divine le rapport entre la sainte Mère de Dieu
et le péché. À l'annonce de l'archange saint Gabriel qu'elle allait mettre Dieu
au monde, la sainte Vierge répond "la descente de l'Esprit Saint a purifié
mon âme, sanctifié mon cœur et fait de moi un temple, le réceptacle de Dieu, la
tente divinement ornée, le sanctuaire spirituel et la mère pure de la
vie." Et peu après la très sainte Vierge ajoute:"j'ai été purifiée en
mon âme et mon corps, qu'il me soit fait selon ta parole, que Dieu fasse sa
demeure en moi !" Il est donc évident, selon l'enseignement divinement
inspiré de nos saints Pères que le caractère immaculé et sans péché de la
sainte Vierge et Mère de Dieu, ne vient pas d'une exemption du péché ancestral
dans sa nature humaine, mais de son rapport personnel avec la saleté et le
péché, de sa lutte et de sa victoire sur la souillure et sur le péché.
Justin Popovitch (1894-1979), journaliste orthodoxe
Philosophie orthodoxe de la vérité. Dogmatique
de l'Eglise orthodoxe,
Edition "L'Age d'homme", Lausanne
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