29.4.13

GRÉGOIRE DE NAZIANCE 2ème partie


Grégoire de Naziance arrivant à Constantinople


... La capitale impériale était alors sous domination arienne. La communauté fidèle à la foi de Nicée se réunissait alors dans la petite église de l’Anastasie. C’est là que Grégoire prononça la plupart des Discours théologiques qui lui ont valu son titre de «théologien». Sous son épiscopat, les divisions provoquées par l’hérésie arienne furent progressivement résorbées, si bien que c’est naturellement à lui que la direction du premier concile de Constantinople fut confiée lorsque l’empereur Théodose décida de la convocation du deuxième concile œcuménique.
Grégoire dut sursoir une nouvelle fois à son désir de recouvrer la vie de prière à laquelle il aspirait. Mais quand il se trouva en face des différents partis qui continuaient à déchirer l’Eglise de l’intérieur au profit tantôt des intérêts politique de la curie romaine ou byzantine, tantôt de l’ambition personnelle des uns et des autres, fatigué et fragile de santé, il renonça à sa charge et démissionna du concile. Il quitta Constantinople – « cet immense ramassis de trafiquants du Christ», et se retira à Nazianze. Il écrira là son chef d’œuvre, le Dit de sa vie, dont on croirait les dernières lignes écrites pour Benoît XVI.

«Je me retirerai en Dieu.
Que la rumeur des langues, telle des vents inconsistants,
glisse loin de moi.
J’en ai eu, et plus que mon compte,
moi qui fus atteint souvent par des injures,
et souvent par des louanges extraordinaires.
J’aspire à habiter un lieu désert exempt de maux,
où je n’aurai que le divin à rechercher par mon seul esprit
et dernier viatique de la vieillesse,
à me nourrir du lait de la douce espérance.
Que donnerons-nous aux églises ?
Nos larmes.
C’est à elle que Dieu m’a ramené,
qui déroula le fil de ma vie à travers toutes ces péripéties.
Où ira-t-elle ensuite ?
Dis-le moi, Dire de Dieu !
Ah ! qu’elle aboutisse à la demeure inébranlable,
là où habite ma Trinité et sa splendeur unie,
d’où les ombres déjà nous élèvent
en une vision encore voilée.»

Gregory Solari, 25 février 2013
in "La Croix"

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