28.4.13

GRÉGOIRE DE NAZIANZE 1ère partie



Grégoire le Théologien, 329-390, Cappadoce

Quand le philosophe Jean Beaufret voulait montrer comment la philosophie est une longue suite de variations autour d’un thème unique, il s’arrêtait et s’écriait devant ses élèves : «Mais évidemment, Platon avait lu Husserl !» Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à cela en ouvrant le récit biographique de Grégoire de Nazianze, le Dit de sa vie. J’ai cru y lire la vie de Joseph Ratzinger, de ses années à Ratisbonne, puis Munich, jusqu’à Rome. Plutôt que d’être rivés à l’actualité, prenons de la distance et tournons le regard vers le passé. Cela nous permettra d’éclairer prospectivement le présent de l’Eglise. Et aussi de vivre plus intérieurement la journée du 28 février.
Dans l’Eglise d’Orient, deux saints ont droit au titre de «théologien». Le premier est saint Jean, l’évangéliste ; le second est Grégoire de Nazianze (329-390). Après des études de philosophie à Athènes, Grégoire avait ressenti l’appel de la vie contemplative. Son père, qui était évêque, l’avait poussé au sacerdoce. Puis ce fut au tour de Basile de Césarée, l’ancien compagnon d’études de Grégoire, devenu évêque, d’appeler celui-ci à l’épiscopat. Grégoire n’était pas seulement d’une intelligence supérieure ; il était aussi d’une grande humilité. La fonction de gouvernement, il le savait, équivaudrait à un martyre de patience, sinon plus, dans cette Eglise byzantine où l’hérésie arienne avait gagné à soi les représentants du pouvoir religieux et civil. Il accepta néanmoins la charge que lui confiait Basile.
Il abandonna ses plans de vie contemplative et d’études et devint évêque d’une modeste bourgade d’Anatolie. Quelques années plus tard, après la mort de Basile, il fut nommé évêque de Constantinople. 

Gregory Solari le 25 février 2013
La Croix

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