23.9.13

CE QUE LE CHRIST A FONDÉ RESTE UN



Christ Pantocrator Monastère Sainte-Catherine, 6ème s.



"Vous savez aussi bien que moi que les catholiques ont la même foi dans le Dieu trinitaire et le Christ Dieu fait homme que nous, qu’ils vénèrent aussi la Mère de Dieu et les saints – y compris beaucoup des nôtres -, que les Pères de l’Église nous sont communs. Leur hiérarchie se fonde sur la succession apostolique, comme la nôtre. C’est pour cela que notre Église reconnaît la validité de leurs sacrements. Vous dites vous-mêmes qu’ils ont beaucoup de personnes excellentes – j’ajouterai que chez nous il n’y a pas que des Jean de Cronstadt, mais toutes sortes de gens. Même après la séparation, la grâce ne les a pas quittés. L’évêque Théophane le Reclus estimait beaucoup les écrits de saint François de Sales; il appréciait aussi les livres de Thomas à Kempis, qui ont été traduits deux fois en Russie. Notre archevêque Luc aimait François d’Assise et le citait souvent dans ses sermons. Saint Nicodème l’Hagiorite a traduit les écrits de l’ascète occidental Scupoli, La Garde spirituelle, que l’évêque Théophane a traduit en russe sous le titre de La Garde invisible. Il a également traduit les Exercices spirituels d’Ignace de Loyola en grec pour les moines orientaux. Quant à saint jean de Tobolsk, il a traduit l’Héliotrope, un livre catholique là aussi.
Ces quelques exemples montrent que la différence n’est pas si profonde entre la vie spirituelle de l’Occident et celle de l’Orient. Chaque peuple, bien sûr, a ses coutumes, son profil spirituel, son histoire. Mais l’Église ne peut pas être uniforme ; elle doit vivre dans toutes les formes. Ce que le Christ a fondé « sur la pierre » était et reste un. Ce sont les hommes et leurs péchés qui sont cause de divisions. Et nos Pères nous ont enseigné qu’il faut voir avant tout ses propres péchés."

Alexandre Men, archiprêtre, prédicateur, théologien 
in Le Christianisme ne fait que commencer, 
Cerf/Le sel de la terre, 1996. pp. 58-65.


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ALEXANDRE MEN 1935-1990

Prophète et martyr du XXème siècle, le père Alexandre Men est une figure rayonnante de l’orthodoxie moderne, il est pour le christianisme, un génie universel, un prophète ardent et un apôtre courageux. Alors que le système communiste s’effondre, harcelé par le KGB, il meurt à coups de hache, en martyr le 9 septembre 1990.
Né à Moscou en 1935, l’époque où l’Église subit la plus terrible persécution, il s’éveille à la foi dans ‘l’Eglise des catacombes’ ; il étudie la biologie à l’université, puis est ordonné prêtre. Il devient rapidement un point de référence pour l’intelligentsia moscovite comme pour le peuple paroissien. Solidement ancré dans son Eglise, il est très ouvert à l’œcuménisme. Dans le souci de répondre à l’appel d’annoncer le Christ et d’instruire la population privée de toute culture religieuse, il poursuit son enseignement oral par l’écriture de nombreux livres, tout en mettant l’accent sur la dimension communautaire, et la vie sacramentelle.
Vers 1988, alors que s’ouvre pour lui la possibilité de porter à la population le travail de toute sa vie, le rythme de ses interventions publique s’accélère ; il donne 200 conférences en 2 ans.

Le blog de Marc-Élie

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