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| Icône de la Mère de Dieu, non datée Sanctuaire de Materdomini, Italie |
Avons-nous un temps suffisant pour prier? Certainement, et beaucoup plus que nous ne le pensons. Combien de moments de torpeur, d'inattention, peuvent devenir instants de prière, de sorte que nous devenions vigilants, présents aux êtres et aux choses. Même le souci, s'il s'ouvre en dialogue avec Dieu, en contestation, en abandon. On peut offrir même l'épuisement qui empêche de prier, même l'impuissance à prier.
C'est dans ces états fréquents de solitude, de lassitude, que le nom de Jésus peut devenir un cri d'appel intérieur au cours d'un entretien, la lumière qui illumine un travail monotone, le son du réel pour repousser la rêverie, enfin simple bénédiction sur les êtres et les choses. "La mémoire de Dieu, sans même avoir formulé une seule parole, est déjà prière et aide", dit saint Barsanuphe.
Paul Evdokimov, 1901-1970
professeur de théologie à l'Institut Saint-Serge
in "Les âges de la vie spirituelle", éd. Desclée de Brouwer
Paul Evdokimov, 1901-1970
professeur de théologie à l'Institut Saint-Serge
in "Les âges de la vie spirituelle", éd. Desclée de Brouwer

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