26.10.11

ÉGLISE D'ORIENT, ÉGLISE D'OCCIDENT... à suivre



Icône 6° s., mont Sinaï, 
puis Kiev, Russie


En 451 le concile de Chalcédoine, satisfaisant des revendications déjà manifestées en 431 à celui d'Éphèse, confirmait la nouvelle répartition du monde chrétien en cinq patriarcats: Rome (englobant tout l'Occident, y compris la Macédoine et la Grèce), Constantinople (recouvrant désormais l'Asie Mineure tout entière), Alexandrie, Antioche et Jérusalem.
De plus en plus, Constantinople va prendre ses distances à l'égard de Rome: exploitant la présence des reliques de saint André, introduites chez elle par l'empereur Constance en 357, elle revendiquera une origine apostolique avec l'idée d'établir son égalité avec Rome: l'apôtre saint André, selon le récit de Jean 1, 40-41, n'est-il pas, avant saint Pierre lui-même, le premier appelé: "prôtoklètos"? En Orient même, l'ascendant de Constantinople s'établit d'autant plus aisément que les autres patriarches orthodoxes se trouvent affaiblis par les conséquences des querelles christologiques et du développement des Églises séparées.
Comme deux frères qui grandissent loin l'un de l'autre et qui s'habituent à vivre séparément, plus on avance , plus les deux Églises d'Orient et d'Occident tendront à se différencier: le fait s'observera dans tous les domaines de la vie chrétienne et pour commencer dans celui de la liturgie.
(À suivre...)

Henri-Irénée Marrou, 1904-1977, chaire d'Histoire ancienne du christianisme, Paris-Sorbonne
in "L'Église de l'Antiquité tardive (303-604)" édit. Seuil

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