LE MINISTÈRE DE L'AMOUR

Icône du Mont Athos, monastère de Hilandar

La base, c’est notre solidarité dans l’amour mutuel. Nous prions pour les morts parce que nous les aimons. De telles prières sont  "le ministère de l’amour".  Nous ne prions pas pour eux parce que Dieu les négligera si nous ne le faisons pas. Nous prions pour eux parce que nous savons qu’il les aime et en prend soin, et nous demandons le privilège d’unir notre amour pour eux à celui de Dieu.  Le refus de prier pour les morts est une pensée si froide, si contraire à l’amour, que pour cette seule raison, elle doit être fausse.  À partir de là, aucune autre explication ou justification de la prière pour les défunts n’est nécessaire ou même possible. Une telle prière est simplement l’expression spontanée de notre amour les uns pour les autres. Ici, sur terre, nous prions pour les autres ; pourquoi ne pas continuer à prier pour eux après leur mort ? Ont-ils cessé d’exister, au point que nous devrions cesser d’intercéder pour eux ? Vivants ou morts, nous sommes tous membres de la même famille ; ainsi, vivants ou morts, nous intercédons les uns pour les autres. Dans le Christ ressuscité, il n’y a pas de séparation entre les morts et les vivants ; comme le dit le Père missionnaire Macaire Gloukharev (1792-1847): " Nous sommes tous vivants en lui, et il n’y a pas de mort. " La mort physique ne peut défaire les liens de l’amour et de la prière mutuels qui nous unissent tous dans un seul et même Corps. […] Quand nous prions pour les défunts, il nous suffit de savoir que leur amour de Dieu continue de grandir et qu’ils ont ainsi besoin de notre soutien. Laissons le reste à Dieu.

Msgr Kallistos Ware,  moine à Saint-Jean,  Patmos , professeur de théologie orthodoxe, Oxford.

in " The Mystery of Death and Resurrection "

cité par la Fraternité Orthodoxe Saint Grégoire Palamas, Paris, en ligne