3.12.11

SYMÉON LE JEUNE - 2ème partie



Syméon le Nouveau Théologien


Avec Syméon le Jeune se manifeste au grand jour, pour la première fois, la tradition secrète des silencieux, les hésychastes* , tous ceux qui, de génération en génération, se montrent amis et prophètes de Dieu. C'est qu'il était indispensable, aux alentours de l'an 1000, de rappeler la dignité apostolique de chaque chrétien, l'importance du prophétisme dans l'Église, et de lancer à tous, bien au-delà des cloîtres, l' appel à l'expérience de la foi.
Le Saint-Esprit, "eau vivante de la vie éternelle", devient en eux (les saints) tout ce que les Écritures disent au sujet du Royaume de Dieu - la perle, le grain de sénevé, le ferment, l'eau, le feu, le breuvage de vie, la chambre nuptiale, l'Époux, l'Ami, le Frère, le Père.
Persuadé que l'Esprit est présent à chaque moment de l'histoire de l'Église tout comme à l'époque apostolique, Syméon insiste sur le caractère normal de cette expérience: à chaque génération, on peut et on doit "être mû par l'esprit divin et ressentir sa présence d'une manière perceptible à la conscience... au même titre que les apôtres du Christ. La vie éternelle commence dès ici-bas: si tout se passe en nous sans que nous en ayons quelque expérience ou conscience, il est certain alors que nous ne sentirons pas non plus la vie éternelle qui en résulte, que nous ne verrons pas la lumière du Saint-Esprit, que nous resterons aveugles, insensibles dans la vie éternelle aussi bien que nous le sommes dans la vie présente."

Olivier Clément, 1921-2009, théologien orthodoxe 
 in "L'essor du christianisme oriental"

*Hésychasme: pratique spirituelle du silence, du calme et de l'immobilité aux premiers siècles de l'orthodoxie

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