13.1.12

LES PHARES DE L'ÉGLISE - 5 - ORIGÈNE



Origène, vers 185-255


Origène naît à Alexandrie vers 185, fils de chrétiens, voit son père mourir martyr. Élève de Clément d'Alexandrie, il ouvre comme lui une école chrétienne. Les païens se moquant de son succès d'enseignant auprès des jeunes filles, (ce beau parleur disposerait donc d'un harem!) il s'émascule lui-même. 
Expert incontesté des Écritures, il fonde la critique biblique et publie sans cesse de nouveaux livres. Ses contemporains citent jusqu'à six mille titres, pour la plupart disparus. Exceptionnel est son apport à l'exégèse et à la théologie. On reste incrédule quand on découvre qu'il adresse des lettres à des milliers de correspondants, empereur, pape... 
Son intelligence est si vive qu'il trouvera dans son camp même des adversaires. On l'accuse de négliger quelque peu le Saint-Esprit et de subordonner le Fils au Père. On lui reproche d'affirmer que tous les pécheurs sont rachetés et que même les démons le seront.
Ordonné prêtre en Palestine, son ordination sera annulée à Rome à cause de la castration qu'il s'est infligée. Il se retire à Césarée, dont il fera un centre intellectuel sans égal, ajoutant la prédication à l'enseignement. Toujours écrivant et toujours lu, dans une immense tranquillité d'esprit, il attend la persécution à la suite de  ses amis. Il ne se reniera pas. On lui épargne l'exécution mais c'est une loque que l'on relâche. Quand il meurt à Tyr où il s'est retiré, il doit avoir soixante-dix ans.

Alain Decaux, écrivain de l'Académie française
in La Révolution de la Croix, éd. Perrin


*****

J’ai décidé, moi aussi, après m’être informé soigneusement de tout, depuis les origines... Luc insiste et répète que ce qu’il va écrire, il ne le tient pas des on-dit, mais qu’il s’est personnellement informé depuis les origines. Aussi, à juste titre, l’apôtre Paul fait son éloge en ces termes : Luc, dont la louange en ce qui concerne l’évangile est répandue dans toutes les Églises 2 Co 8, 18. On ne le dit d’aucun autre, mais on le rapporte au sujet de Luc. J’ai décidé, moi aussi, après m’être informé soigneusement de tout, depuis les origines, d’en écrire pour toi l’exposé suivi, excellent Théophile. 


On pourrait penser que c’est pour un personnage nommé Théophile qu’il a écrit l’évangile. Vous tous qui écoutez mon discours, si vous êtes des hommes vraiment aimés de Dieu, vous aussi, vous êtes également des « théophiles » et c’est pour vous que l’évangile est écrit. Si quelqu’un est « théophile », lui aussi est à la fois très bon et très fort, comme l’exprime de la manière plus nette le mot grec κράτιστος (kratistos). Aucun théophile n’est faible et, de même qu’il est écrit du peuple d’Israël, à sa sortie d’Égypte, qu’il n’y eut pas dans ses tribus d’homme faible, de même oserai-je dire : tout homme qui est théophile est fort ; il tient sa force et sa vigueur de Dieu et de sa Parole, il peut ainsi connaître la vérité des paroles qui l’ont instruit, comprenant la parole de l’Évangile dans le Christ à qui appartiennent la
gloire et la puissance dans les siècles des siècles. 
Amen.
  
Origène, Homélie sur saint Luc, éd.Cerf
cité par « Religion orthodoxe », en ligne

Aucun commentaire: