10.3.12

L'ANNONCIATION (CYCLE DES DOUZE FÊTES)



Icône de l'Annonciation, 12ème s.
Porte royale, monastère Sainte-Catherine



L'Annonciation est la représentation la plus simple des compositions des Grandes Fêtes. Les icônes ne montrent que l'archange Gabriel et la Vierge au moment de l'annonce à celle-ci qu'elle donnera naissance au Sauveur. L'archange s'adresse à Marie, qui est représentée debout ou assise, frappée d'étonnement. Au-dessus d'elle on voit une colombe qui symbolise la grâce de l'Esprit Saint descendant sur Marie. Cet événement n'est décrit que dans l'Évangile de Luc (I, 26-38), mais il apparaît aussi, avec d'avantage de détails, dans les textes apocryphes, dans les homélies et dans la poésie. Selon le protoévangile de Jacques, lorsque l'archange Gabriel lui apparut, Marie était en train de filer de la laine vermeille pour une tapisserie destinée au temple de Jérusalem, raison pour laquelle Marie est souvent représentée avec une quenouille. Les homélies d'André de Crète, moine du 8ème siècle, pour le jour de l'Annonciation ajoutent le détail supplémentaire de l'incertitude de Gabriel quant à la manière de révéler la nouvelle à Marie. Les icônes byzantines tardives cherchent à représenter de manière convaincantes ces émotions  - l'hésitation de l'archange et la surprise de Marie. Les icônes les plus anciennes montrent généralement l'archange Gabriel s'adressant à Marie en train de filer; au contraire, les icônes postérieures au 11ème siècle montrent habituellement Marie debout, et sa surprise et son incrédulité s'expriment par un geste de sa main droite. Parfois, les icônes de l'Annonciation montrent un jardin clos, représentation qui découle du Cantique des Cantiques (4, 12). Le jardin clos symbolise la virginité de Marie et le jardin du Paradis.
La plupart des portes de templon byzantines avaient pour sujet l'Annonciation: Gabriel était représenté sur le battant gauche, marie sur celui de droite. Ce choix est à mettre en relation avec le fait que la Vierge était censée ouvrir aux fidèles les portes du paradis.

Elka Bakalova et Streten Petkovic,
Professeurs des beaux-Arts, Belgrade et Sophia
in L'iconographie byzantine éd. Hazan

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