11.3.12

LE DOGME DE L'ICÔNE



Vierge de Vladimir,  by Andreï Roublev, 14ème s., Russie centrale
icône inspirée de la"Vladimirskaya" originaire de Byzance 


"Par la foi qu’elle dit, par sa beauté et par sa profondeur, l’icône peut ouvrir un espace de paix, soutenir une attente. Elle invite à accueillir le mystère du salut jusque dans la chair et la création."

Frère Aloïs, Zagreb
*****

La Tradition est le lieu où le Christ, au moyen des éléments divers de la vie de l'Église (liturgie, sacrements, patristique, icône), commente ses propres paroles.
Dans le cas de l'icône, il ne s'agit point de simples illustrations. Alors unis dans la même Tradition, l'Occident et l'Orient se sont dressés ensemble contre l'hérésie car, en touchant à l'icône, on touchait au dogme, on sapait toute l'économie du salut. La vénération de l'Évangile, de la Croix et de l'icône fait un tout avec le mystère liturgique de la présence que l'Église proclame du fond du calice. "Notre doctrine est en accord avec l'eucharistie, et l'eucharistie la confirme", dit saint Irénée.
Si tout art digne de ce nom ne cherche jamais à doubler le réel mais aspire à révéler son sens, à déchiffrer son message secret, à saisir son logos, à suggérer la vocation la plus haute des libertés qui l'animent, l'iconographie, dans ses sommets, relève nettement de la pneumatologie: l'action sanctifiante de l'Esprit Saint conditionne tout acte où le spirituel prend corps, s'incarne, devient manifestation du Christ. C'est pourquoi saint Jean Damascène attribue à l'icône la présence du Saint Esprit.

Paul Evdokimov, 1901-1970, théologien orthodoxe
in La Théologie de l'Icône, éd. Desclée de Brouwer

Aucun commentaire: