1.8.12

AVANCÉE DU DIALOGUE OECUMÉNIQUE






Après la révolution de 1917 et l'élimination de milliers de membres du clergé orthodoxe, la destruction ou la transformation de milliers d'églises en bâtiments utilitaires ou culturels, l'Église orthodoxe a relevé la tête. Entre 1988 et 2009, le nombre d'églises ouvertes passait, rien qu'à Moscou,de quarante à huit cent soixante-douze! Assemblées ferventes, jeunes qui se pressent aux portes des séminaires..., une vraie renaissance.

Dans ses relations avec le Vatican et la France, le dégel s'est produit peu à peu grâce à l'engagement de personnalités convaincues de la nécessité du dialogue, "inlassables promoteurs de bonnes relations entre nos  États et leurs Églises" (patriarche Alexis II). Les présidents successifs du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens se sont rendus plusieurs fois à Moscou.  À l'automne 2007, Alexis II était reçu solennellement à Paris par le cardinal André Vingt-Trois. L'élection en 2009 de Cyrille Ier comme seizième patriarche "de Moscou et de toutes les Russies", confirmait cette ouverture. Trois mois avant son élection, alors métropolite de Smolensk et de Kalilingrad, il exprimait lors de la visite en Russie du cardinal Vingt-Trois tous ses espoirs quant au rapprochement entre l'Église orthodoxe russe et l'Église catholique de France: il soulignait les traits communs de leur histoire avec les persécutions qu'a subies l'Église catholique lors de la Révolution française et, plus d'un siècle plus tard, celles qu'a subies l'Église orthodoxe russe à la suite de la révolution d'octobre 1917. Périodes qui ont favorisé l'accueil  de part et d'autre de religieux, de théologiens et d'intellectuels. Tel fut le cas de L'Institut Saint-Serge à Paris, fondé après 1917, qui reste une référence en matière de théologie orthodoxe.
Longtemps souhaitée de part et d'autre, la rencontre entre le patriarche de Moscou et le pape n'a pu encore se réaliser, mais  Cyrille Ier avait, en tant que ministre des affaires étrangères du patriarcat de Moscou, déjà rencontré trois fois Benoît XVI.  Tous les espoirs sont permis.

Anne Bazalgette, journaliste, membre de la communauté des Focolari
in Le Bulletin, Jour du Seigneur,  août-sept. 2012

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