27.9.12

NAISSANCE DU MONACHISME: L'ANACHORÈSE



Saint Antoine l'Égyptien, dit le Grand


Dès l'origine, deux tendances se manifestèrent dans la vie monastique du IVème siècle, l'une, celle du monachisme pratique, représentée par les Pères du Désert d'Égypte, la seconde, celle de la contemplation (theoria) en pleine efflorescence avec les Pères Cappadociens. Elles tendront à se fondre, peu à peu, en une intime harmonie.
Le premier courant est représenté par le monachisme égyptien. C'est la participation au grand combat invisible de l'Église avec les armes de Dieu dans le silence du coeur. Le Père des moines,saint Antoine (+356) était, nous dit Athanase, attentif à lui-même et se conduisait avec discipline. Il avait fui le monde pour mener le combat contre Satan dans l'ascèse d'une cellule, la prière et la lecture méditée de l'Écriture, le travail manuel. Il avait, ainsi,  développé en lui les vertus essentielles de l'état monastique: la patience et la garde de soi. Il était ainsi devenu un témoin de l'invasion du monde par l'Esprit, un "pneumatophore".
Ce courant a, d'ordinaire, mis au premier plan l'anachorèse, c'est-à-dire la vie solitaire. Cependant saint Pacôme (+348) établit, le premier, les règles d'un système cénobitique fortement structuré, hiérarchisé, centré sur la prière liturgique. C'est lui qui inspirera tout le monachisme occidental. 

Marie-Joseph Le Guillou, Père dominicain (1920-1990), professeur à l'Institut Catholique de Paris
in "L'Esprit de l'Orthodoxie grecque et russe" éd. Parole et Silence

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